Le 16 juin 1852, Alphonse Chevalier fait un nouveau rapport au nom du comité des arts chimiques sur le travail de Madame Mantois. Il y présente ses recherches à propos du blanc de zinc, et détaille les « résultats qu’elle a obtenus des applications du blanc de zinc à l'aquarelle , la gouache , la peinture à l’huile, enfin à la préparation des crayons, applications qui, à l'exception d'une seule, n’avaient pas été faites jusqu’ici ». Les recherches de Madame Mantois sont motivées par la conservation des objets d’art : le blanc de plomb majoritaire utilisé alors perd de l’harmonie et s’altère avec le temps en passant du blanc au gris. La volonté de Madame Mantois est également de soustraire les artistes aux dangers qui résultent de l’emploi du blanc de plomb, hautement toxique.

« Madame Mantois, qui à la fin de 1849 vous a fait connaître les applications qu'elle avait faites du blanc de zinc pour colorier les dessins d'anatomie, les fleurs, etc., a continué ses études sur l'application de cet oxyde et sur les moyens à mettre en pratique pour l'approprier et le rendre convenable à la gouache et à la peinture à l'huile. Madame Mantois a tenté de faire pour la partie artistique ce que M. Leclaire a réalisé pour la peinture en général, c'est à-dire qu'elle a pour but de faire substituer, dans la peinture artistique, le blanc de zinc au blanc de plomb.

Elle vous a adressé, avec sa lettre,
1° Un pastel exécuté au blanc de zinc ;
2° Une gouache exécutée en partie avec le blanc de zinc, en partie avec le
blanc de plomb ;
3° Une peinture à l'huile exécutée de même en partie avec le blanc de
zinc et en partie avec le blanc d'argent.

Ces objets ont été exposés à l'action de l'acide sulfhydrique, et, comme cela devait être, le pastel a parfaitement conservé sa couleur blanche ; la gouache a bruni sur la partie « teintée » avec le blanc de plomb , elle n'a pas bougé sur la partie teintée avec le blanc de zinc ; il en a été de même avec la peinture à l'huile, la partie exécutée avec le blanc de plomb est brune, celle avec le blanc de zinc a conservé sa couleur primitive.

Des peintres auxquels madame Mantois a soumis le blanc de zinc qu'elle
prépare pour la peinture en ont fait usage, et par des lettres ils font connaître le parti qu'ils ont tiré de son application. »

Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, Volume 51, Paris, Madame Veuve Bouchard-Huzard, 1852
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