Léonore Conte

Selon Ralph J.Poole et Yvonne Katharina Kaisinger, les designers graphiques font partie de ces « retardataires post-modernes » intégrés à l’ensemble des auteurs, depuis la fin du XXe siècle, qui se sont emparés du genre manifeste alors que celui-ci était annoncé comme mort. Cet usage
tardif constitue un fait notable qui coïncide avec deux phénomènes. D’une part, il est contemporain de l’arrivée d’une théorisation volumineuse à ce sujet dans la littérature, la politique et dans l’histoire de l’art. D’autre part, il intervient alors que le passage d’une société industrielle à une société de l’information conduit le design graphique à s’affirmer comme un terrain d’investigation historique dont le rayonnement va bien au-delà des arts visuels, vers la politique, la culture, l’industrie, la société.

En prenant acte de la diversité des manifestes publiés par les designers graphiques dans la seconde moitié du XXe siècle, Léonore Conte reviendra sur les évolutions fonctionnelles du genre et sur le rôle de ces objets dans le contexte d’une profession qui s’affirme et tente de défendre sa condition. Elle abordera la façon dont ces textes participent à l’élaboration d’une littératie propre au design graphique. Cette conférence sera enfin l’occasion de discuter des modalités pratiques et matérielles d’exercice de la recherche en design graphique dans le cadre universitaire.

Léonore Conte est enseignante en design graphique à l’Esaat de Roubaix et à l’Esad d’Amiens. Elle est docteur en design graphique et chercheuse associée au laboratoire AIAC (Université Paris 8). Sa thèse porte sur la double réflexivité du manifeste en design graphique au XXe et XXIe siècle et sa contribution à la culture disciplinaire en formation. Elle s’intéresse plus généralement aux pratiques de l’écrit des designers graphiques et à leurs formes de publication et de diffusion.

— A l’invitation de Kévin Donnot pour l’atelier de Communication graphique

— Mardi 16 mai à 18h
HEAR, Auditorium
1, rue de l’Académie à Strasbourg
Entrée libre dans la limite des places disponibles