Chaque année, la HEAR confie à des ancien·ne·s étudiant·e·s la réalisation de la communication du weekend des diplômes. Pour le cru 2021, c’est Atelier 25 qui a été choisi. Rencontre avec Capucine Merkenbrack et Chloé Tercé, diplômées de l’atelier de Communication graphique en 2007.

La naissance d’atelier 25 trouve ses origines dans « une confiance mutuelle », explique d’emblée Capucine Merkenbrack. Elle et Chloé Tercé se rencontrent en 2004 à la HEAR (alors École des arts décoratifs de Strasbourg) en 3e année de Communication graphique. « On se consultait souvent pour des projets, je savais que Chloé serait à l’écoute et vice-versa » poursuit Capucine.

Agences

Après le DNSEP obtenu en 2007, les deux graphistes diplômées s’installent à Paris pour commencer leur vie professionnelle respective. Capucine travaille dans la direction artistique pour l’agence et galerie de photographes VU’, tandis que Chloé intègre l’agence Mafia qui crée des identités visuelles pour les marques de luxe. « C’était une expérience très intéressante et formatrice mais je voulais m’orienter vers la culture » explique Chloé.

Iris Levasseur, peintre et ancienne professeur de l’école, confie à Capucine la réalisation d’une monographie pour accompagner une de ses expositions personnelles. « J’ai tout de suite pensé à Chloé pour son expérience dans l’édition (ndlr: elle a collaboré pour les éditions Xavier Barral, une maison d’édition française spécialisée dans la photographie, l’architecture et l’art contemporain) » raconte Capucine. C’est le premier projet post-école qu’elles réalisent ensemble.

Pot commun

« On avait nos jobs respectifs dans la journée et le soir était consacré à nos jobs de freelance. Puis on s’est dit qu’on allait arrêter le travail de la journée et se consacrer uniquement au freelance ! » se souvient Chloé. L’idée d’une collaboration se dessine petit à petit, d’abord pudiquement. « On a d’abord partagé un espace, puis on se consultait l’une et l’autre pour nos différents projets, puis est venu la mise en place d’un pot commun », raconte Capucine. L’Atelier 25 était né.

Le premier projet officiel de l’Atelier 25 est la conception graphique du numéro zéro du journal d’Act Up-Paris (ndlr: association de lutte contre le sida issue de la communauté homosexuelle), « une expérience passionnante avec de supers rencontres ! » se souvient Chloé. Les projets — culturels — ne tardent pas à s’enchaîner : conception graphique de la saison 2011-12 du Théâtre de l’Agora d’Evry, réalisation de pochette de disques (Lily Wood & the Pricks, Emily Loizeau, My Jazzy Child etc.), début d’une longue collaboration avec la Filature de Mulhouse pour la conception graphique de ses différentes saisons (déjà sept !). Les deux graphistes travaillent également pour des artistes comme les plasticiennes Agnès Geoffray et Hélène Delprat ou le photographe Stéphane Lavoué.

Ténacité

Aux futurs diplômés, Capucine Merkenbrack et Chloé Tercé conseillent d’être tenaces et d’oser. « En 2008, on a contacté le CNAP pour demander comment participer à la revue Graphisme en France (ndlr: éditée tous les ans par le Centre National des Arts Plastiques, la réalisation de la revue est confiée chaque année à un jeune studio graphique) et ça a marché ! Ça nous a donné une grande visibilité ! » explique Chloé. Elles insistent aussi sur l’importance du réseau : « les copains de l’école deviennent après les professionnels avec qui tu travailles par la suite ».

Reconnu dans le milieu culturel, l’atelier 25 a déjà l’année 2020 bien chargée : outre la réalisation de l’identité visuelle des diplômes de la HEAR, elles embarquent pour une huitième saison avec la Filature de Mulhouse, commencent une nouvelle aventure avec le Centre dramatique national Besançon Franche-Comté ou encore avec les éditions Delcourt pour leur collection Les Avrils, spécialisée dans la littérature française contemporaine.

Charlotte Staub


le site web d'Atelier 25