Tristan Pernet est assurément hyperactif. Frenchfourch, Paris Print Club, Bastonnade, derrière ces noms se cachent des projets lancés par celui qui se définit comme artisan et plasticien. Diplômé en 2010 de l’atelier Illustration, Tristan Pernet passe en revue son parcours.

Tristan Pernet parle très vite, il faut s’accrocher pour suivre. À peine le temps de poser la première question qu’il nous a déjà retracé la moitié de son parcours. Après un bac STI arts appliqués à l’école Estienne, puis un DMA Illustration dans le même établissement, il entre à la HEAR (alors École des arts décoratifs de Strasbourg) en 2008 et intègre l’atelier Illustration en équivalence. « Estienne est spécialisé dans le livre, j’ai appris là-bas tous les chaînons graphiques de la création d’un livre, ça m’a donné un bagage technique. À Strasbourg, j’ai développé mon côté plasticien. Il y a une grande porosité dans les ateliers, ça m’a permis de découvrir différentes techniques », se souvient Tristan Pernet.

Frenchfourch

À peine arrivé à la HEAR, il lance le projet Frenchfourch avec des amis. « On a monté cette association dans le but d’éditer des artistes dont on admirait la pratique. Au fil du temps, Frenchfourch est devenue un studio de création, une structure d’édition et un atelier de recherche autour de la sérigraphie », explique Tristan Pernet. Dessin contemporain, graphisme, même parfois photographie, la Frenchfourch réalise des objets « limités, rares et aboutis » comme il est précisé sur le site du studio.

Il lance en 2013 avec Frenchfourch, le projet Bastonnade. « 50 artistes dans une série de posters sérigraphiés et 7 collectifs qui se relaient à travers le monde pour autant de nouvelles expositions », peut-on lire sur KissKissBankBank, le site de crowdfunding sur lequel le studio a levé plus de 10 000 euros pour mener à bien ce projet. « On a voulu dépasser les limites de la microédition et de la diffusion alternative afin de donner aux artistes que l’on édite et suit une plus grande visibilité », explique Tristan Pernet, « le projet regroupe des illustrateurs, typographes, designers, plasticiens, graphistes et photographes ».

Défi technique

Frenchfourch fait appel à 50 artistes du monde entier, rencontrés lors de voyages, d’expositions, de visites d’atelier ou de discussions sur internet. Ces artistes aux styles très différents ont été sollicités « afin de défendre leur univers visuel dans une arène prenant la forme d’une édition d’envergure » (sic). « Le projet Bastonnade a été extrêmement formateur. Chaque image constituait un défi graphique et technique ! On était garant d’un rendu », raconte Tristan Pernet.

La prochaine étape pour le sérigraphe est l’ouverture de son propre atelier. Il intègre un groupe d’une douzaine de personnes (imprimeurs, relieurs, auteurs, éditeurs) et ils lancent le Paris Print Club, un atelier d’édition d’art et de recherche sur le livre. « On avait tous des exigences techniques dans nos différentes pratiques, on avait l’habitude de super matos et d’une certaine exigence, donc on s’est lancé ! » se remémore Tristan Pernet.

Quatre axes

Le Paris Print Club s’articule aujourd’hui autour de quatre axes distincts et synergiques : un laboratoire de recherche, de conception et de réalisation de projets graphiques, un atelier pour l’impression et la réalisation de livres, d’éditions, d’estampes, d’affiches à tirages limités, un lieu d’exposition, à travers un espace galerie en relation avec l’atelier et complémentaire par son autonomie et un lieu de vie, ouvert sur le quartier dans lequel il est implanté, proposant des ateliers d’initiation à l’impression et l’édition d’art.

« Je n’ai pas vraiment eu le temps de faire une dépression post-école, tout s’est enchaîné », dit-il pour conclure en rigolant, « j’ai toujours trouvé des moteurs, lancé des projets, etc. Je me suis toujours bien entouré car j’avais besoin de l’énergie des gens autour de moi ! Si je peux donner un conseil aux étudiants, c’est de se s’organiser et de concrétiser ses intentions (éditions, expo, performance) un maximum pendant son cursus. Il ne faut pas hésiter à suivre les conférences pro, lancer des projets, créer un collectif, etc. ». C’est Tristan qui le dit !

Charlotte Staub


— Baccalauréat STI arts appliqués à l’école Estienne
— DMA Illustration à l’école Estienne
— DNA et DNSEP Illustration à la HEAR


Le site de Frenchfourch
Le site du Paris Print Club