Depuis 6 ans, les Cafés Sati organise, avec l’accompagnement de la Haute école des arts du Rhin, un concours d’art urbain qui invite les jeunes artistes issus des écoles d’art du Grand Est, de Suisse et d’Allemagne à investir la façade de l’usine située au port du Rhin à la frontière entre Kehl et Strasbourg. Cette année, une étudiante de la HEAR à Mulhouse a retenu l’attention du jury avec son oeuvre « Fenêtre sur canal ».

C’est un concours sans contrainte, une véritable carte blanche qu’offre, depuis 6 ans, Nicolas Schulé, P.-D.G. des Cafés Sati. Justine Siret, étudiante en 4e année Art, Le Plateau (HEAR à Mulhouse) a retenu l’attention du jury – présidé cette année par Martine Chantrel, directrice du Centre culturel français de Freiburg (Allemagne) et composé du P.-D.G. du torréfacteur, Andreas Bayer, professeur à l’université d’arts appliqués de Sarrebrück, Anne Linke, professeure à l’Université d’art et de design de Lucerne et Stéphane Villeroy, Responsable communication à la CAF du Bas-Rhin – avec son projet “Fenêtre sur canal” qui peut rappeler au premier coup d’œil un tableau d’Hopper ou Magritte.

Couleur et motifs

Justine Siret commence ses études par du design textile à l’École Duperré avant de se diriger vers la peinture à la HEAR. “Du textile, j’ai gardé le travail de la couleur et des motifs” précise-t-elle. “Pour ce projet, je suis d’abord partie d’une observation du site et de la façade sur laquelle serait exposée le projet et j’ai réalisé qu’il serait principalement vu par la fenêtre des voitures”, explique Justine Siret. “La fenêtre est un élément avec lequel on peut jouer, avec l’extérieur et l’intérieur ou encore en offrant la possibilité de montrer plusieurs scènes/images en même temps, en référence au film d’Alfred Hitchcock. Le visuel est donc un jeu de plusieurs points de vues”, poursuit-elle.

Lieu imaginaire

“Dans l’imaginaire collectif, il est courant de penser à un bar, à une terrasse quand l’on entend le mot café. Pour ce projet je me suis servie de cette idée afin de proposer un visuel qui nous emmène dans un lieu imaginaire teinté de couleurs rappelant les pays équatoriaux où pousse le café. Pour continuer dans l’idée de jeu, ce visuel comporte une double lecture. Une lecture contemplative et une lecture qui nécessite d’avoir des indices pour découvrir des éléments dissimulés rappelant l’image du café : la molécule de la caféine dans les tomettes, la chlorophylle du caféier sur le bâtiment du fond, la fenêtre de ce même bâtiment n’est autre que la façade de l’usine Sati, ou encore le 1926 rappelant l’année de création de la société”, explique Justine Siret.

“C’est la première fois que je travaille sur un projet de cette envergure (ndlr: la façade des cafés SATI mesure 18 x 6 mètres) et que je peins à l’horizontal. C’était quelque chose d’unique pour moi !” raconte Justine Siret. L’étudiante a découvert son oeuvre en taille réelle le 14 juin dernier lors de son inauguration officielle. Le public pourra admirer Fenêtre sur canal sur le Port du Rhin jusqu’à l’été 2020 !

Charlotte Staub

(mis en ligne le 21.06.2019)


Instagram : @justinesiret