La Haute école des arts du Rhin permet à ses anciens étudiants de disposer d’un atelier dans le bâtiment 75, au sein des friches industrielles DMC à Mulhouse. Après une sélection, quatre diplômés, deux en Art et deux en Design graphique, ont récemment investi les lieux.

Pour celui qui n’a jamais mis les pieds dans le bâtiment 75, il est difficile de saisir, simplement avec des mots, l’atmosphère qu’il y règne. Ce lieu chargé d’histoire, au cœur des friches industrielles textiles, a été reconverti en temple de la création et rassemble des artistes aux univers multiples. Parmi eux, quatre diplômés de la HEAR à Mulhouse s’y sont récemment installés, dans un atelier mis à disposition par l’école. Julia Mancini, fraîchement sortie de l’école en 2017 et qui travaille sur la notion de perte, voit l’opportunité d’une émulation collective dans son pratique de l’art : “je ne voulais pas d’un atelier toute seule, il faut arrêter avec cette image de l’artiste romantique qui sort son inspiration de nulle part”, explique-t-elle, “j’avais besoin d’un cadre pour travailler et cet atelier tombe à pic”.

Julia Mancini partage l’atelier avec une camarade de promo, Amalia Taquet, également diplômée en Art l’an passé. “A l’école, on est dans une sorte de cocon créatif avec énormément de moyens à disposition”, poursuit la jeune artiste qui s’intéresse à l’art du tissage et de la tapisserie, “en étant ici, on retrouve un peu cela car l’école n’est pas loin et l’équipe pédagogique est toujours prête à nous donner un coup de main”.

Revue transfrontalière

Les deux autres locataires de l’atelier sont Juliette Clavaud et Sébastien Lamoureix du Collectif Obergrad, diplômés en Design graphique. Sortis de la HEAR en 2015, ils ont pour projet de relancer la revue degré. “Il s’agit d’un projet transfrontalier, bilingue (français/allemand) avec une parution annuelle. La revue se nomme degré et sera créée durant le temps de résidence. Notre but est de rencontrer et faire se rencontrer de jeunes artistes, graphistes et personnes ayant une pratique de l’écriture autour d’un thème”, comme l’explique l’appel à candidature que le collectif a lancé. Les deux jeunes designers recherchent cinq personnes venues de la région transfrontalière pour que degré voit le jour.

Diversité des pratiques

Comment vont cohabiter deux artistes et deux designers graphiques dans une centaine de mètres carrés ? “Le mélange et la diversité des pratiques ne peut qu’être enrichissant pour notre propre travail”, explique Julia Mancini. “Même si chacun a ses propres projets et ses spécialités, c’est toujours intéressant d’avoir l’avis des autres sur son travail”, poursuit Juliette Clavaud, “cela permet d’avoir le recul nécessaire”. Encore vide, l’atelier ne demande plus qu’à être approprié. Rendez-vous peut-être dans quelques semaines pour la crémaillère ?

Charlotte Staub

(mis en ligne le 16. 02. 2018)


Pour aller plus loin :

L'appel à candidature pour la Revue Degre — Collectif Obergrad
Le Vimeo de Julia Mancini