“pour entreprendre de questionner la mutilation du réel par tant de forces nombreuses, immenses, plus ou moins identifiables / cette ‘confiscation de tout, de la souveraineté et de la guerre, des désirs et des volontés secrètes, de la souffrance et de la révolte elles-mêmes dans une immense simulation, dans un immense reality show où chacun ne fait plus que de la figuration honteuse‘ (1) trois interventions situées dans des marges distinctes / multiples dans le temps, l’espace et les langages, le vocabulaire et les dispositifs mis en oeuvre, ce sont trois traductions d’une existence au monde qui toujours refuse d’être seulement celle du survivant, fraction d’un plancton indifférencié, ou chair à canon / trois expressions réunies par la commune volonté d’une insurrection : le refus d’un ordre des choses proposé comme établi ou inévitable / pour préférer déranger un rangement des êtres et du vivant, du statut des mots et de l’ordonnancement des sentiments, des statuts de la beauté et des normes de la correction / trois propositions comme autant d’expressions intempestives, des ébullitions et un assemblage instable – graphisme, illustration, volumes / pour des grâces rebelles, une nouvelle fierté, une autre dignité”
(1) jean baudrillard, l’agonie de la puissance, sens&tonka, paris, 2105