Strasbourg, Galerie Faubourg 12

Une exposition collective de quatre anciens étudiants en Art de la HEAR, un étudiant en composition de musique électroacoustique de l’Académie supérieure de musique de Strasbourg–HEAR et d’un architecte issu de l’ENSAS, tous réunis autour d’une thématique forte.

L’humanité s’est toujours interrogée sur les forces et les mystères qui entourent notre existence. Aujourd’hui les connaissances scientifiques sont de plus en plus précises. Notre relation au monde est bousculée par des interactions et des connexions de plus en plus rapides. L’immensité de la planète est devenue observable. Sous les milliers d’objectifs, les hors-champs se font rares. Restent les profondeurs. Elles sont comme un dernier refuge aux instincts, rêves et mystères essentiels aux divagations de l’esprit. Elles déclenchent des peurs primaires et des croyances. Sous la surface, les couches de matières se succèdent et remontent au temps des origines. Témoins de l’évolution de la Terre, elles nous appellent à ralentir, contempler et écouter attentivement.

Notre exposition est conçue comme un labyrinthe aux murs semi-transparents. Au cours des déplacements, les couches de tissus recouvrent et découvrent les propositions artistiques. Les visiteurs sinuent entre des résurgences de pétrole en forêt, des écosystèmes extrêmes de sources hydrothermales et des visions subaquatiques étranges peuplées de poulpes et de fossiles. Ce cheminement est une lente plongée en apnée au sein d’un dédale dont les parois translucides modifient la perception des espaces. Les oeuvres semblent tantôt s’éloigner et tantôt se rapprocher les unes des autres. Entre ces murs devenus membranes elles s’écoutent et s’observent.

Cette exposition est un désir de prospection à la manière de Patricio Guzman dans Nostalgie de la lumière. Dans son film, différentes quêtes individuelles ou collectives sont mises en parallèle dans le désert d’Atacama. Des astronomes plongent dans le ciel et étudient les étoiles, tandis que des archéologues creusent à la recherche de civilisations anciennes. Des femmes fouillent la terre, depuis la fin de la dictature, dans l’espoir de retrouver les corps de leurs proches disparus. Dans ces sols arides comme dans les profondeurs du monde, là où la vie semble être absente, la science, l’histoire, la politique et la métaphysique s‘entremêlent. Avec nos propres outils, nous observons ce qui nous entoure à partir d’indices, d’intuitions, de réflexions et d’intimes préoccupations. Qu’elles soient terrestres, aquatiques ou célestes, les profondeurs constituent un réservoir d’inconnues et de possibles faisant écho à nos questionnements sans fin. Les fonds sont incertains et c’est vers eux que nous allons.

Avec Mario Baux-Costesèque (DNSEP Art, 2016), Roman Carvajal Pardo (Classe de composition de Daniel D’Adamo à l’Académie supérieure de musique–HEAR), Julie Chane-Hive (DNSEP Art-objet, 2016), Elodie Marandon (DNSEP Art, 2016), Étienne Reutenauer (architecte diplômé de l’ENSAS) et Emma Thiel (DNSEP Art, 2016).

Exposition soutenue dans le cadre des aides à projet de la HEAR.


Exposition ouverte du 20 septembre au 7 octobre 2018
Ouverture du jeudi au dimanche de 14h00 à 19h00
Samedi 29 et dimanche 30 septembre de 10h00 à 18h00
Entrée libre.