Strasbourg, HEAR
— Auditorium, 18h

Ouvrant le cycle « Écritures politiques et politiques des écritures », cette rencontre sera l’occasion de discuter de ce que peut politiquement la littérature aujourd’hui et de présenter des méthodes d’écriture qui se façonnent progressivement pour donner à lire et à voir les transfigurations symboliques et imaginaires que produit le capitalisme.

 

Sandra Lucbert a publié Personne ne sort les fusils en 2020. Un texte qui prend pour point de départ les procès France Telecom. Le livre n’est pas un compte-rendu des audiences du procès, ni un recueil de témoignages, mais une pensée féconde de la manière dont nous habitons la Lingua Capitalismi Neoliberalis (LCN), le langage du capitalisme néolibéral.
Elle poursuit cette dissection de l’hégémonie culturelle du capitalisme contemporain dans Le Ministère des contes publics publié en 2021.
Ses textes ne sont ni des fictions ni des essais, mais trouvent leurs formes singulières dans leur confrontation avec leurs objets : la langue, le langage, les formes sensibles et sociales de la conscience. Ils nous donnent à penser les politiques réelles qui se dissimulent sous les discours automatisés « Il-faut-libérer-du-cash-flow » ou « LaDettePubliqueC’estMal ».

Bibliographie :

Mobiles, Flammarion, 2013.
La Toile, Gallimard, 2017.
Personne ne sort les fusils, Seuil, 2020.
Le Ministère des contes publics, Verdier, 2021.
Contributions à l’ouvrage collectif Le Nouveau Monde. Tableau de la France néolibérale, Amsterdam, 2021.
Personne ne sort les fusils
Le Ministère des contes publics

Présentation du cycle « Écritures politiques et politiques des écritures » :

L’écriture n’a jamais intégralement congédié les questions politiques, que la politique soit son sujet, qu’elle la travaille ou soit travaillée par elle. La littérature, d’une certaine manière, est à l’épreuve de la politique. Mais la littérature, la poésie, loin de ne faire que subir les formes, discours, injonctions explicites ou implicites de la politique, mène des combats avec ses propres armes et dans ses champs spécifiques d’intervention : la langue, le langage et l’imaginaire.
Le double enjeu de ces conférences est de penser et de critiquer les représentations dominantes des questions économiques et politiques et d’étudier, avec celles et ceux qui produisent aujourd’hui des textes, les propositions esthétiques qui ont à cœur de rendre lisible, intelligible et sensible ce que l’économie et la politique font aux corps et aux idées qui les structurent.
Le souci constant de ce cycle est de penser ces questions du point de vue de la pensée esthétique et d’interroger les méthodes et les formes d’écritures contemporaines.
Thomas Voltzenlogel, professeur de Théorie et dramaturgie.


Mercredi 24 novembre 2021 – de 18h à 20h
HEAR, Auditorium
1 rue de l’académie à Strasbourg
Entrée libre dans la limite des places disponibles