Strasbourg, Syndicat potentiel

Soutenue par la HEAR dans le cadre de l’aide à projets diplômé·es, l’exposition résulte d’un an de recherche plastique et théorique, autour des pratiques et notions d’auto-soin. Les artistes, également rechercheur.euses et curateur.ices, proposent des œuvres et actions à partir des histoires de leurs corps, en ce que les protocoles de création sont eux-mêmes résilients, dans une politique de l’intime. Une façon de « prendre soin » par l’intermédiaire d’objets, de leurs transformations, de gestes composites et performantiels. Une façon aussi de questionner les mondes à venir, et la façon dont nous y cultivons nos propres corps-jardins !

Le projet Résilience(s) est né d’une urgence à revenir vers soi, ensemble. Ainsi dans une démarche éco-féministe et éco-queer, iels ont invité des allié.e.s et adelphes pour prendre place avec elleux, et (ré)inventer de nouveaux espaces. Les jeunes artistes tentent de faire acte de vulnérabilités communes, tissant des liens, interrogeant la possibilité de «prendre place» en tant que personnes sexisé.es et issu.es de minorités. Iels parlent d’un «care» dans la multiplicité de son interprétation, dans l’envie de répara(c)tions, et de proposer des lieux ressources.

Æchillea est une collective hybride et rhizomatique initiée par trois jeunes artistes femmes et non binaire : Rose-Mahé Cabel, Valentine Cotte et Zoé Joliclercq diplômées – DNSEP 2020, Art-Objet. Ces dernier.es développent depuis 2020 le cycle de recherche et création Résilience(s) déployé en plusieurs temps et plusieurs lieux. Les graines se sont semées lors de leur résidence au CRIC, les millefeuilles ont poussé à la COOP lors d’une exposition-sortie de résidence, et les millefleurs éclosent ici, au Syndicat Potentiel, pour une deuxième occurrence.


Achillea est le nom scientifique de l’Achillée millefeuille, plante médicinale reconnue pour ces vertus curatrices. Les racines de l’Achillée poussent de façon à aider la croissance des autres plantes environnantes. C’est ainsi qu’iels percoivent le collectif : un rhizome adelphique**, où faire en commun est moteur de création et de guérison. De ce fait les artistes ont pensé le commissariat de l’exposition à trois, dans une écologie de pratique : partager les rôles, mélanger les savoir-faire, tenter de faire famille choisie. De Achillea iels mutent en Æchillea, version dégenrée à personnalités multiples ; autant de feuilles, autant de fleurs. En effet, nous accueillons également de nombreux.ses personnes extérieures au collective afin de faire des interventions : les historiens et critiques d’art Clovis Maillet et Thomas Golsenne viennent parler de leur livre Un moyen-âge émancipateur, le journaliste Cy Lecerf Maulpoix vient parler de son livre Ecologies Déviantes, voyage en terres queers, le documentariste et performeur Tomè-Manon Cotte fait une lecture de tarot intersectionnelle, l’artiste plasticien.ne Aëla Maï Cabel fait une initiation à la teinture naturelle, l’artiste plasticien Peter Trelcat performe ses poèmes, la muscienne Zoe Heselton cloture l’expo avec un concert.

Exposition également soutenue par le Syndicat Potentiel et la Région Grand Est.

 

Du vendredi 20 mai au samedi 11 juin 2022
Syndicat potentiel
au fond de la cour, 109 Av. de Colmar
à Strasbourg

Notre article Aide à Projets Diplômés 2021