

Strasbourg, Cité de la musique et de la danse
A l’occasion des 100 ans de la naissance de Ianis Xenakis, l’Ensemble Accroche Note s’associe à l’Ensemble Fontana Mix et aux étudiant·es de l’Académie supérieure de musique – HEAR pour donner des créations du compositeur grec.
Cet hommage à Iannis Xenakis pour les 100 ans de sa naissance est le troisième projet réalisé en commun par Accroche note de Strasbourg et FontanaMix de Bologne après Bruno Maderna et Franco Donatoni.
• Au programme
Zyia, soprano, clarinette et piano (1952)
Evryali, piano (1973)
Akanthos, soprano et 8 musiciens (1977)
Xas pour quatuor de saxophones (1987)
Charisma, clarinette et violoncelle (1971)
A l’Ile de Gorée, pour clavecin amplifié et douze musiciens (1986)
Focus Xenakis
Françoise Kubler, soprano
Wilhem Latchoumia, clavecin
Franco Venturini, piano
Francesco La Licata, direction
Ensemble Accroche Note
Elodie Haas, Violon
Armand Angster, Clarinette
Kaveh Vaziri, Hautbois
Lomic Lamouroux, Basson
Louis Bussière, Trompette
Martin Angster, Cor
Thierry Spiesser, Trombone
Ensemble FontanaMIX
Lavinia Guillari, flûte
Marco Ignoti, clarinette
Valentino Corvino, violon
Corrado Carnevali, alto
Sebastiano Severi, violoncelle
Vanessa Matamoros, contrebasse
Etudiant.es HEAR
Titouan Dupont-D’Artois, saxophone
Yongcheng Zhan, saxophone
Armelle Verguet, saxophone
Sean Mc Ginley, saxophone
• Notes sur les oeuvres
Zyia (1952)
Soprano, clarinette et piano
Zyia est une île de la mer Égée appartenant à l’archipel des Cyclades.
Le texte chanté rend hommage aux ancêtres de cette île, hommes très valeureux qui furent le corps, la voix et les aspirations du peuple. Sur l’île il n’y avait que la terre nue et les prisons, mais à présent le peuple vit libre, tranquille et joyeux.
Avec Zyia (1952) l’une des premières partitions écrites avant le coup de tonnerre que fut Metastasis en 1955, Xenakis exhale une connivence profonde et avouée avec l’univers bartokien, par la révélation d’immémoriales oralités et ritualités culturelles, et par l’usage compositionnel de proportions numériques remontant aux premières civilisations “savantes” d’Orient comme d’ Occident.
Evryali (1973)
piano
Evryali est une pièce pour piano solo composée par Iannis Xenakis en 1973. Elle est basée sur une technique inventée par Xenakis au début des années 1970, appelée arborescences – des proliférations de lignes mélodiques créées à partir d’un contour génératif.[1] Le titre fait référence au nom de l’une des sœurs Gorgones, et signifie également en grec ” pleine mer “. Écrite en 1973, Evryali est la deuxième œuvre majeure pour piano solo de Xenakis après Herma, écrite en 1961.
Akanthos (1977)
Soprano et 8 musiciens :
Akanthos (Epines) est l’une des œuvres les plus tendres de Xenakis. La voix y est utilisée comme une autre couleur du tissu instrumental et doit s’intégrer à l’ensemble. Il est également rare, dans la musique de Xenakis, de déceler des zones tonales (modales) tout au long d’une œuvre, or il est fait ici largement usage d’octaves mélodiques qui sont pour beaucoup dans le sentiment d’espace largement ouvert, et parfois sublime, qui se dégage. Akanthos est une musique pré-rituelle d’une époque d’un pré-langage, qui égrène des phonèmes inventés.
XAS (1987)
quatuor de saxophones
Une des plus fortes, des plus originales contributions pour quatuor de saxophones jamais écrites. De par son effet dynamique et son énergie formidable, tout comme de par ses sonorités efficaces, celle-ci reste inégalable. Néanmoins, elle est un peu compliquée, voire classique. Ainsi que le suggère le titre, Iannis Xenakis a voulu présenter la merveilleuse facture instrumentale d’Adolphe Sax sous une lumière entièrement différente. Toutefois, pour les habitués de la musique de Xenakis, il sera évident que le titre fait référence à son propore nom ; car en vérité, Iannis Xenakis a révélé sur lui-même un aspect moins connu jusqu’ici.
Charisma (1971)
clarinette, violoncelle
Composée à la mémoire de Jean-Pierre Guézec, précocement disparu en mars 1971, l’oeuvre a été créée au Festival de Royen 1971, au cours d’un concert d’hommage.
« Comme commentaire, j’ai utilisé deux étranges et émouvants vers de l’Illiade, d’Homère qui décrivent la mort de Patrocle et comment sa jeune âme entre aux enfers, pleurant l’issue fatale et la perte de la jeunesse et de la force. La musique, bien sûr, n’est pas seulement l’illustration de ces vers. La poésie et la musique font une sorte d’épitaphe à la mémoire de ce jeune compositeur : Son âme, s’envolant de ses membres, alla chez Adès, déplorant son sort, laissant la virilité et la jeunesse » (IlliadeXVi, v.856-857, trad. E. Lesser, Garnier 1955). Iannis Xenakis
A l’île de Gorée (1986)
Pour clavecin (amplifié) et 12 musiciens
« L’île de Gorée au large de Dakar (Sénégal), autrefois, marché mondial de la traite des noirs…
Cette pièce est un hommage aux noirs qui, arrachés de force à leur terre en route pour l’atroce esclavage, ont su conquérir dans certains pays « civilisés » de leur déportation une place de premier plan.
En hommage aussi aux héros et victimes noirs de l’apartheid de l’Afrique du Sud, dernier bastion d’un racisme hystérique. »
Iannis Xenakis
Site d'Accroche Note
Jeudi 15 décembre 2022 à 19h
Cité de la musique et de la danse, Auditorium
1 place Dauphine à Strasbourg
Entrée libre dans la limite des places disponibles