Gabriele Čepulytė

Lire et écrire: deux actions dont le passage du livre à l’écran a modifié drastiquement les usages. Avec la disparition de la matérialité du livre, la disparition du pli, voire même la disparition de l’auteur, les nouveaux « livres numériques » rebattent les cartes d’un objet dont les incidences ne se situent pas seulement au niveau des pratiques individuelles, mais aussi au niveau esthétique et politique. Il semblerait alors paradoxal d’aborder les interfaces de mise à disposition de données sous l’angle du pli, emblème de la bipartition séquencée du livre: cependant, à travers les procédés combinatoires, génératifs et interactifs, ce sont autant de glissements du lisible au visible, de l’opacité à la transparence, que nous retrouvons dans une dynamique de plis, replis, dé-plis numériques. Ce sont donc ces « modulations événementielles » du livre à l’écran qui retiendront notre attention.

Gabriele Čepulytė est designer graphique, enseignante et chercheuse. Au sortir de son diplôme en design typographique à l’école Estienne, elle se tourne vers des études théoriques et effectue un master en sciences de l’information et de la communication au CELSA (Paris IV), avant de poursuivre un doctorat d’esthétique à l’Université Paris Nanterre sous la direction d’Alain Milon. Ses recherches portent sur l’incidence des œuvres numériques sur l’œuvre de création et sur le concept d’archive: objets qui mettent en crise la notion de trace et d’unité autant que l’appareillage idéologique qui sous-tend tout dispositif de transmission et de sélection d’informations

— Jeudi 30 mars à 18h
HEAR, Auditorium
1, rue de l’Académie à Strasbourg
Entrée libre dans la limite des places disponibles