Strasbourg, HEAR

Du végétal à l’histoire. L’ambiguïté de la perception et le rêve chez Penone. Chiara Palermo, maîtresse de conférences en esthétique à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directrice de programme au Collège International de philosophie de Paris invite à redécouvrir le travail de Giuseppe Penone en thématisant le lien étroit qui existe entre une vision de la perception qui rend compte des limites et de l’ambiguïté de notre expérience et une vision de l’homme et de l’histoire qui rend compte d’une forme de subjectivité et de liberté fondée sur ces limites.

L’artiste italien Giuseppe Penone, interprète du mouvement d’avant-garde connu sous le nom d’Arte Povera, a utilisé les matériaux de la nature – arbres, feuilles, terre, surtout – pour traduire dans son œuvre une négation de la société industrielle et des changements sociaux qu’elle a introduits dans l’Italie des années 1960 et 1970. Les critiques qui se sont intéressés à Penone ont généralement interprété le geste de l’artiste comme un retour à la nature, qui conduit à une négation des références culturelles de l’histoire de l’art. En réalité, les témoignages de l’artiste nous montrent une subversion de l’opposition “histoire-nature”, “humain-non humain”, à travers l’ambiguïté et l’historicité de notre perception qu’exercent ses œuvres. Le but de cette conférence sera de thématiser le lien étroit qui existe entre une vision de la perception qui rend compte des limites et de l’ambiguïté de notre expérience et une vision de l’homme et de l’histoire qui rend compte d’une forme de subjectivité et de liberté fondée sur ces limites. Une subjectivité à la limite de ce que nous considérons l’humain.

Chiara Palermo est maîtresse de conférences en esthétique à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directrice de programme au Collège International de philosophie de Paris, elle a collaboré à de nombreux évènements culturels en Italie et en France, pour le Centre Georges Pompidou et la Galerie-Librairie « des femmes – Antoinette Fouque » à Paris. Elle a récemment consacré sa réflexion à l’œuvre de Kader Attia et au mouvement italien de l’Arte Povera. Son travail s’intéresse à la dimension éthique et politique de notre expérience corporelle. Elle a codirigé avec Christine Leroy Pesanteur et Portance. Une éthique de la gravité, (Hermann, 2022), et elle a dirigé Arte Povera, Monument, contre-monument, histoire, (Mimesis 2023). En préparation un recueil consacré à l’héritage de Merleau-Ponty Sentir, Agir (Mimesis 2025) et une monographie consacrée à Chaîm Soutine.


— Mercredi 20 novembre 2024 à 19h
HEAR, Auditorium
1 rue de l’Académie à Strasbourg
Entrée libre dans la limite des places disponibles