En ligne, de 14h à 18h

L’unité de recherche Faire-Mondes organise une journée d’étude sur la question des restes. Que faire avec les restes ?

Un numéro récent de la revue Critique coordonné par Marielle Macé faisait état des interrogations suscitées par l’avènement de l’ère anthropocène et les changements sociaux et environnementaux qu’elle induit, en explorant les formes de vie se développant dans « dans un monde abîmé » (peuplé par les vestiges de la modernité, de l’idéologie du progrès et de la croissance). Dans cette perspective, notre journée d’études se propose d’investir le terrain des restes matériels inhérents à ces transformations du monde contemporain.

Restes architecturaux qui surnagent vaguement entre les édifices patrimonialisés surjouant le présentisme mémoriel, et les derniers ressorts d’une architecture néo-libérale à retardement programmé. Restes d’œuvres qui sans être encore des œuvres, n’ont pas accédé à la pérennisation que leur confèrerait la patrimonialisation, l’inscription dans une collection privée, ou tout simplement l’exposition et la reconnaissance publique de leur ontologie esthétique. Restes objectuels qui peuplent les divers circuits de récupération sociale sur Internet (sans forcément recouvrer un usage), mais aussi notre environnement le plus immédiat. Restes de récits, de formes visuelles, discursives, dont on a définitivement perdu l’usage.

Que faire avec ce qui en reste ? Que faire de ces restes ? Quel pourrait être leur « reste à vivre » ?

Des restes qui ne sont assurément pas (encore) des ruines, mais qui ont été dissociés des usages auxquels ils étaient initialement associés, sans pour autant être déjà devenus des déchets, voués au recyclage, à la valorisation de tout ou partie de ce qui les compose, voire à l’immolation. Des restes qui gardent l’inscription de leur biographie sociale plus ou moins lisible, mais qui se signalent principalement par une sortie du régime des usages.

Invité·es :
Lamyne M, artiste et performeur • Lucie Taïeb, poétesse, traductrice et MCF en études germaniques à l’université de Bretagne occidentale • Octave Debary, professeur des universités en anthropologie à l’université Paris Descartes

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