Mulhouse, HEAR

Ces deux journées ouvrent l’année pour les étudiant·es des options Design et Design textile et le public curieux ! Juxtaposant deux mots antithétiques, antagonistes même, ces échanges visent à proposer un regard sur la place du design contemporain à l’heure où l’activité politique associe préoccupations écologiques et retour de la chose militaire, défense du local et intérêts mondialisés, paniques narcissiques et appétit des communs, entre existence minimum et condensateur de masse. La perspective du minimum envisagée dans sa cohabitation éventuelle avec la séduction. Défiance ou hospitalité, cabriole marchande ou aimable acrobatie dialectique ?

Le design a-t-il égaré son rêve politique et social en s’institutionnalisant ? En se généralisant et en devenant un domaine, toujours évoqué comme insaisissable, volontiers fuyant, seulement renvoyé à des micro-projets ou à des salons ?
Son apparente démission du terrain politique serait plutôt un leurre. C’est un glissement qui s’est opéré en écho à sa banalisation, conséquence de sa tardive victoire. Si son enseignement se développe au moment même où il semble renoncer aux postures contestataires ou seulement bouleversantes, il serait trop expéditif de le concevoir désormais pour autant inoffensif : aucune école n’est école sans idée, ou idéologie. Quels que soient, par ailleurs, sa posture ou le discours qu’elle produit sur elle-même.
Que penser du projet quand le réel devient surabondant ? Pourquoi ne pas s’entraîner au réalisme en misant sur la tempérance ? Ne serait-ce pas ce « trop de réalité » (Annie Le Brun) qui menace nos libertés et mutile la fantaisie affranchie propre à chacun ?
Juxtaposons deux mots antithétiques, antagonistes même, pour proposer un regard sur la place du design contemporain à l’heure où l’activité politique associe préoccupations écologiques et retour de la chose militaire, défense du local et intérêts mondialisés, paniques narcissiques et appétit des communs, entre existence minimum et condensateur de masse.
Articulée autour de ces deux notions de minimum et de séduction, la journée se fondera sur l’échange en confrontant, juxtaposant, associant autour de pratiques, de lieux et de sujets, les amorces d’une réflexion globale. La perspective du minimum envisagée dans sa cohabitation éventuelle avec la séduction. Défiance ou hospitalité, cabriole marchande ou aimable acrobatie dialectique ?

Mardi 18 octobre

Matin (10h30-12h30) :

  • David Enon, designer, enseignant — Autour de son livre La vie matérielle, mode d’emploi : la question du geste.
  • Can Onaner, architecte, historien de l’architecture, enseignant — « Adolf Loos et l’économie masochiste »

Après-midi (14h-17h) : table ronde avec David Enon, Can Onaner et Nathalie Bruyère (designer et professeure à l’isdaT)

Mercredi 19 octobre

Matin (10h30-12h30) :

  • Entretien avec Gabriele Pezzini, ex-designer, consultant, étudie la philosophie et la sociologie
  • Adrian Kammarti, professeur assistant, doctorant en théorie de la mode — « La mode bien tempérée »

Après-midi (14h-17h) : table ronde avec Gabriele Pezzini, Adrian Kammarti et Nathalie Bruyère (designer et professeure à l’isdaT)

Présentation de l'option Design
Présentation de l'option Design textile

Coordination pédagogique : Pierre Doze et Thomas Gluckin, enseignants en théorie du design.


Mardi 18 et mercredi 19 octobre 2022
HEAR à Mulhouse – Amphithéâtre
3, quai des Pêcheurs

Priorité aux étudiant·es en Design et Design textile
Ouvert à tou·tes dans la limite des places disponibles