Tenant compte de la situation extrêmement complexe depuis 2020 pour tous les acteurs du secteur culturel, et grâce aux soutiens financiers exprimés par ses mécènes, la HEAR a décidé d’ouvrir en 2021 deux sessions d’appels à projets diplômés. A l’issue de sa séance du 27 mai 2021, la Commission d’aides à projets diplômé·es a identifié 8 projets :

L’aide financière et méthodologique apportée par la HEAR à ses anciens diplômés qui souhaitent développer un projet comportant une dimension publique (expositions, performances, concerts, éditions…) – se veut un réel accompagnement vers la professionnalisation. Pour cette 1ère session de l’année 2021, 26 projets ont été déposés, 11 présélectionnés et 8 retenus. La Commission tient à féliciter les diplômé·es qui ont su mettre à profit ce temps pénalisant de pandémie pour développer des projets dont certains sont remarquables tant ils sont professionnels.

— « Selegna Sol », Anouk Moyaux (Diplômée en 2018 en Art, No Name, site d’arts plastiques de Strasbourg)
Ce projet de film tourné à Los Angeles est né d’une résidence réalisée au sein de l’Otis College of Arts où Anouk a fait la rencontre de trois jeunes latinos qui ont grandi dans les quartiers populaires de la ville. A travers leurs parcours respectifs, c’est la dualité de cette ville mythifiée que veut raconter la réalisatrice.

— « Arbres-Traversée musicale et poétique », Alice Ginest-Guillet (Diplômée en 2016, Percussions, Académie Supérieure de Musique).
Le Duo Caudale crée son premier spectacle avec le comédien et metteur en scène Gautier Marchado : une traversée poétique et musicale à l’ombre des arbres. Ce projet concerne la troisième et dernière résidence de création et la première du spectacle.

— « Eva et Merkhaba », Robyn Chien (Diplômée en 2018, Art -No Name, site d’arts plastiques de Strasbourg). Film “ Les dégâts du déséquilibre entre le monde de l’invisible et celui de la start-up nation sont de plus en plus visibles et mortels. Merkabah la sorcière trouve une brèche pour contacter l’autre monde. Erreur de manip’, sur le chemin du retour, elle emporte avec elle Éva, une jeune entrepreneuse de l’industrie pornographique. S’entame alors un dialogue sur leurs conditions, leurs pratiques et leurs visions du monde.”

— “Matériauthèque sensible “ – Biennale de Saint-Etienne, Rose Ekwe (Diplômée en 2019, design textile, site d’arts plastiques de Mulhouse). Exposition à la biennale Internationale du Design de Saint-Etienne d’une matériauthèque didactique présentant les gélotextiles (pièces textiles innovantes et compostables) et leurs processus de fabrication.

— « C’est une colline qui se prend pour une île », Margaux Michel (Diplômée en 2018, scénographie, site d’arts-plastiques de Strasbourg) : une forme théâtrale déambulatoire inspirée et basée sur des extraits de Moby Dick d’après Herman Melville, adaptation de Fabrice Melquiot. Elle s’adresse à une petite jauge de spectateurs dès 7 ans.

— « Résurgences » Camille Drai, (Diplômée en 2016 en scénographie, site d’arts plastiques de Strasbourg). Spectacle de marionnettes contemporaines, visuel et sonore qui sera créé à l’Automne 2022 au Manège, CDN de Reims, par la Cie Sans Visage. Comment les mémoires, les non-dits et les secrets de famille s’expriment à travers nous, malgré nous et construisent qui nous sommes ?
Le spectacle cherche à comprendre comment le besoin de fuite et de liberté d’Arthur Rimbaud est lié aux traumatismes de ses ancêtres. Entre rêve et fiction, le spectateur est invité dans l’esprit vagabond et torturé d’Arthur, afin de déceler au plus profond de son inconscient ce fameux « Je est un Autre ».

— « Exposition Le Bel Ordinaire » Océan Delbes, (Diplômé en 2017 en Art- La Fabrique, site d’arts plastiques de Strasbourg). Lors d’une résidence au Bel Ordinaire, Océan projette de poursuivre ses expérimentations sur l’autonomie de la sculpture à partir notamment du principe du réacteur Jean Pain qui utilise l’énergie produite par un tas de broyat pour créer du mouvement. La technique du martelage sur laiton fera également l’objet de travaux d’expérimentation lors de la résidence.

— « Mue[t] » Kapitolina Tcvetkova (Diplômé en 2020 en scénographie, site d’arts plastiques de Strasbourg).
Création d’une armure en porcelaine et faïence, inspirée de l’armure mycénienne pensée par son aspect sonore, comme si le corps pouvait parler (se joue à travers des mouvements du corps). C’est une armure qui représente d’une part une protection, une couverture symbolique du corps et d’autre part qui révèle – souligne, accentue – les parties du corps féminin. L’armure a été imaginée comme l’un des costumes de l’Opéra Kassandra mais sera activée lors de performances programmées dans diverses rencontres d’art contemporain.


La Commission du 27 mai était composée de Jérôme Game (écrivain, poète, professeur d’esthétique), Grégory Jérôme (responsable du service de formation continue et du CFPI), Sylvia Mesa (chargée de mission relations internationales, coordinatrice des dispositifs d’aide à projets étudiants et diplômés), Lidwine Prolonge (professeur en art), Marie Terrieux (directrice de la Fondation François Schneider – Wattwiller) et David Cascaro (directeur).

Le dispositif des aides à projets diplômé·es est mis en œuvre grâce au soutien des entreprises mécènes de la HEAR.

Josy Coutret • Mise en ligne le 22 juin 2021