Que se passe-t-il lorsque deux étudiantes en Communication graphique et une étudiante en Didactique visuelle décident d’unir leurs forces ? Cela donne l’atelier Terrains vagues, créé par Ambre Langlois, Maria-del-sol Godard et Elsa Varin, diplômées en 2014. Nous les rencontrons au Bastion à Strasbourg, où se trouve leur atelier.

Derrière chaque nom se cache une histoire. Elle peut être très simple ou au contraire très alambiquée. Un nom peut surgir comme une évidence en une fraction de seconde, on met des jours, parfois des semaines à le trouver. Pour Ambre, Maria-del-sol et Elsa, le choix d’avoir baptisé leur atelier “Terrains Vagues” est plutôt poétique. Elles imaginent leur collectif comme un territoire, un espace de jeu, une zone de création. “Nous avons choisi ce nom qui veut dire pour nous que tout est possible, car tout est à construire !”, explique Ambre.

Hors limites

Avant de devenir un collectif, les trois jeunes femmes se rencontrent à la HEAR. Ambre intègre l’atelier Didactique visuelle, tandis qu’Elsa et Maria-del-sol sont admises en Communication graphique. C’est lors de la semaine Hors limites (ndlr : une semaine de workshops intersites) qu’Ambre fait la rencontre de Maria-del-sol. Les deux étudiantes découvrent leurs méthodologies de travail respectives et “it’s a match” ! Plus tard, Maria-del-sol présentera Ambre à sa camarade d’atelier. “À l’approche des diplômes, on s’est dit qu’on voulait rester à Strasbourg” explique Maria-del-sol. L’idée du collectif commence alors à germer…

Graphisme de médiation

Les jeunes femmes ont choisi de développer leur travail vers un graphisme de médiation, tourné vers le public. “Il y avait un point commun dans nos projets de diplôme” poursuit Maria-del-sol, “chacune a mené un projet participatif et est allée à la rencontre d’un public particulier”. De ce constat naîtra l’essence de Terrains vagues : l’atelier développe des outils pédagogiques, ludiques, accessibles, propose des ateliers aux auditoires variés tout en répondant à des commandes graphiques. L’université de Strasbourg, le TAPS, le musée départemental Albert-Kahn de Boulogne, le musée Adolf Michaelis, le Shadok ou le Signe, centre national de graphisme de Chaumont ont fait appel — pour ne citer qu’eux — à leurs services.

Harmonie

Ce qui frappe lorsqu’on les rencontre, c’est la symbiose qui se dégage de ce trio. Elles-mêmes nous l’affirment, “tout est fluide entre nous”. Pour trouver cette harmonie, Ambre, Maria-del-sol et Elsa ont choisi de suivre une envie commune : le collectif avant tout ! “On sépare tout à part égale”, explique Elsa. Salaire, horaires, missions extérieures, tout est pensé collectif. “Cette organisation suivie dès les premiers jours nous permet de dire qu’aujourd’hui, ça tient la route !”, poursuit Elsa. « Nous avons aussi dû nous adapter aux contraintes de la vie professionnelle en sortant de l’école » ajoute-t-elle. Le futur, elles l’imaginent encore plus stable avec un équilibre entre les missions de graphisme et leurs ateliers pédagogiques.

Charlotte Staub

Le site internet de Terrains Vagues — atelier graphique

 

(mis en ligne le 27.10. 2017)