
À 29 ans, Hugo Diaz (DNSPM Saxophone jazz, 2023) est la nouvelle figure du saxophone soprano à suivre. Fort d’un premier album en quartet très réussi, Confluences, sorti en mai 2024, Hugo cumule à dates plus de quarante concerts.
En jouant intelligemment le jeu des tremplins et autres dispositifs de soutien aux artistes émergents, à commencer par Propulsion, « et en s’entourant des bonnes personnes » souligne-t-il, le Franc-Comtois a dépassé les frontières de sa région Grand Est et a réussi à se faire une place sur le plan national. Dans le parcours d’Hugo Diaz, la rencontre avec « l’enseignement ouvert » du saxophoniste Jean-Marc Larché au conservatoire de Montbéliard, ainsi que la découverte du jazz et des musiques improvisées à l’âge de 17 ans, ont été structurantes : « Cela a débloqué chez moi quelque chose de plus naturel ;je me suis senti libéré de quelque chose par rapport à la musique classique ». Hugo a poursuivi sa formation à Versailles puis à la Haute école des arts du Rhin à Strasbourg, en saxophone classique, en jazz, en pédagogie. Dès l’âge de 18ans, Hugo enseigne en parallèle de ses études : « Lorsque j’ai abordé le jazz, le fait d’apprendre à l’enseigner m’a permis de mieux le comprendre. » Dix années d’expérience en tant que pédagogue l’amènent en 2025 à prendre un poste de professeur de saxophone classique à plein temps à l’école de musique du Pays d’Héricourt, la première école qu’il a fréquentée en tant qu’élève : « j’ai une forme d’enseignement pas standard, qui se nourrit de tout ce que j’ai emmagasiné. »
Ce qui marque les esprits lors des concerts d’Hugo c’est sa personnalité artistique déjà affirmée, sa stature, sa splendide sonorité au saxophone soprano. Pour Hugo, cet instrument convoque les légendes Wayne Shorter, Steve Lacy, l’empreinte d’Emile Parisien « qui a inventé quelque chose qui me transperce » et puis l’écoute de Jean-Marc Larché, Vincent Lê Quang, Matthieu Bordenave, Jean-Charles Richard. « Durant les études de saxophone, on part tous de l’alto mais la sonorité du soprano m’a attirée. L’exigence de cet instrument, son côté challengeant. Et puis la sensation que tout n’avait pas été fait avec le soprano, que je pouvais réussir à trouver quelque chose de personnel parce que j’étais moins influencé, esthétiquement parlant, qu’à l’alto. »
En pleine phase d’écriture pour préparer un deuxième album, Hugo Diaz réfléchit à associer des voix féminines, comme une façon de donner un prolongement au lyrisme qui traverse son premier album. En attendant, Confluences poursuit en 2025 sa belle histoire.
Par Alice Leclercq
Source : Jazz News
Le site d'Hugo Diaz
La page Instagram de Jazz news