


L’année 2024-2025 a été particulièrement riche pour La Pelle, collectif étudiant de la HEAR à Strasbourg, engagé sur les questions du Vivant et de la biodiversité. Grâce au soutien de la Région Grand Est et de l’Eurométropole de Strasbourg, plusieurs projets ont vu le jour, mêlant exploration sensible, écologie et création artistique.
Chaque année, La Pelle réunit un nombre croissant d’étudiant·es sensibilisé·es aux enjeux environnementaux. Initialement limité à la HEAR, le collectif s’est élargi aux étudiant·es de l’ENGEES. Tous partagent le désir d’agir, de comprendre, de créer, à travers des expérimentations concrètes, collectives et manuelles, accompagnées par Alexandra David, professeure d’art, et Catherine Doucement, référente en transition écologique. Parmi les projets menés cette année : l’aménagement de deux zones de plantation devant le bâtiment historique. En lien avec les ruches présentes dans le parc, l’objectif était de renforcer la biodiversité mellifère du site. À l’automne, près de 200 bulbes (jacinthes, tulipes, crocus…) ont été plantés, suivis au printemps par 90 plants d’ombre et mi-ombre, fournis via le dispositif Strasbourg ça pousse de l’Eurométropole. Une mise en fleur qui rend hommage à l’histoire du lieu, ancien jardin botanique de la ville.
Permaculture et design collaboratif
Au-delà des massifs, le collectif a investi un carré potager en permaculture, entretenu toute l’année. Grâce à un partenariat avec le jardin partagé Saint-Gall de Koenigshoffen, les étudiant·es ont pu rapporter des plants de vivaces et de légumes perpétuels, découvrant la générosité discrète du sol : blettes, radis noirs, poireaux et oignons perpétuels, calendulas ont résisté même au cœur de l’hiver. Le potager devient un espace d’apprentissage patient, où le rythme des saisons prime sur les envies immédiates. En collaboration avec Victor Bois Design, menuisier engagé dans le réemploi, l’espace a été repensé : création d’un pourtour en bois et d’une arche pour cultiver en hauteur. Un design sobre, utile et durable, au service du vivant.
Apprendre du vivant, avec le vivant
Deux sorties en forêt de la Robertsau ont permis aux étudiant·es d’apprendre à reconnaître et cuisiner l’ail des ours, transformé en pesto lors d’un repas collectif. Ces moments tissent un lien entre écologie, alimentation, territoire, transmission et création. La Pelle questionne la place de l’artiste face aux enjeux écologiques contemporains. De l’inspiration végétale de l’Art nouveau à une réflexion sur les gestes du présent, le collectif explore comment l’art peut contribuer à écrire de nouveaux récits.
Un détour par le jardin pour mieux revenir au monde.