Jean Wollenschneider est un designer graphique au vrai sens du terme : sur un ordinateur ou avec du papier, avec de l’illustration, du design ou du dessin, il élabore des identités visuelles pour des collectivités, associations, marques ou structures culturelles. Diplômé en 2003 d’un DNSEP mention Design graphique, il revient sur son parcours. Années “débrouille” à la HEAR à Mulhouse (alors Le Quai), création de son entreprise, créativité, relations avec les clients, le designer nous parle de tout.

Jean Wollenschneider a l’ennui en horreur. L’importance, c’est de se diversifier nous répète-t-il plusieurs fois. Lorsque l’on regarde son travail, on comprend rapidement ce qu’il veut dire par se diversifier et ne jamais s’ennuyer. Le designer joue avec les couleurs, les typographies mais aussi les matières. “Il faut savoir parfois se lever de son ordinateur et revenir au papier”, explique Jean Wollenschneider. Ce côté touche-à-tout, il le développe à l’école du Quai à Mulhouse (avant qu’elle ne devienne la Haute école des arts du Rhin en 2011). “Il y avait un côté punk dans cette ville et dans cette école, on n’avait pas beaucoup de moyens donc c’était beaucoup de débrouille et de bricolage, mais ça a été extrêmement formateur”, se remémore-t-il.

Il développe également un travail engagé à l’école. “J’ai eu quelques enseignants qui nous motivaient à être des acteurs engagés dans la cité. Nous avons développé avec des camarades une esthétique participative et ludique”, se rappelle Jean Wollenschneider. “On posait des affiches dans la ville pendant la nuit, on a développé des expos notamment avec des enfants d’un quartier mulhousien, c’était un contact très direct, c’était vivant et drôle! On ne se prenait surtout pas au sérieux!”.

Le designer en herbe crée avec quelques amis, “à la grande époque des creatives commons”, une plateforme participative, une sorte d’île virtuelle, où tout le monde pouvait poster ses créations visuelles, textuelles, sonores, etc.

Véhiculer des valeurs

Jean Wollenschneider lance sa propre boîte de communication visuelle en 2007 en Alsace, avec toujours cette idée, comme il l’écrit sur son site, de véhiculer des valeurs (celles de ses clients) et de proposer “une approche de la communication nécessairement à l’écoute du monde”. Il travaille pour des collectivités, des structures culturelles, des marques, des musiciens, des plasticiens. Un de ses bons souvenirs reste la refonte complète de l’identité du Zoo de Mulhouse dont notamment la signalétique entière du parc. “C’était une énorme opportunité car je venais de commencer mon activité il y a très peu de temps”, explique le designer graphique.

Il voit son métier comme un grand terrain de jeu. “Il y a des règles, des cadres, mais le but est de s’amuser et de ne pas se prendre au sérieux”, poursuit-il, pour finir sur un cri du cœur “j’aime mon métier !”

Pour finir la discussion, nous glanons quelques conseils pour les étudiants actuels. “Il faut être curieux, s’autoriser à tout tester, à expérimenter le plus possible”, explique Jean Wollenschneider. Mais il insiste surtout sur l’importance des stages et des expériences professionnelles en agence et en entreprise. “Ça économise énormément d’énergie d’avoir ces expériences avant de se lancer à son propre compte ! On apprend les deadlines, la gestion du temps, la relation avec le client, la tarification, etc. C’est hyper formateur !”, poursuit-il, “avant j’étais un grand timide, j’ai beaucoup appréhendé le contact avec les clients, mais au final c’est une partie du métier très enrichissante, qui permet de rencontrer des personnes de milieux très différents du sien et surtout de prendre constamment du recul sur son métier”.

Charlotte Staub

(mis en ligne le 02. 11. 2018)


— Baccalauréat scientifique
— Licence d’arts appliqués (Faculté d’arts plastiques de Strasbourg)
— DNAP et DNSEP mention Design graphique (HEAR à Mulhouse, alors Le Quai)


Le site internet de Jean Wollenschneider