En prélude aux congés d’été, retrouvez La Mer de Claude Debussy, enregistrée par l’Orchestre symphonique de la HEAR à l’Auditorium de la Cité de la musique et de la danse de Strasbourg, sous la direction de Jean-Philippe Wurtz le 16 mai 2021.Composée entre 1903 et 1905, créée le 15 octobre 1905 à Paris, par les Concerts Lamoureux sous la direction de Camille Chevillard, l’œuvre comprend trois esquisses symphoniques : De l’aube à midi sur la mer, Jeux de vagues et Dialogue du vent et de la mer. Invitation…
La Mer, de Debussy
Enregistré le 16 mai 2021 à l’Auditorium de la Cité de la musique et de la danse de Strasbourg
Direction : Jean-Philippe Wurtz
Flûte 1 : Lucie Boulard, Flûte 2 : Louis Carrère, Piccolo : Cassandre Hupont, Hautbois 1 : Irénée Groz, Hautbois 2 : Léa Vernet, Cor anglais : Estelle Janin, Clarinette 1 : Thibaud Tupinier, Clarinette 2 : Gen Tanaka, Basson 1 : Manon Lethielleux, Basson 2 : Philippe Bertrand, Basson 3 : Théo Bemben, Contrebasson : Robin Aubertin, Cor 1 : Marion Pedetti, Cor 2 : Hélène Boyez, Cor 3 : Diego Rivera, Cor 4 : Yu-Ting Kao, Trompette 1 : Roman Lemmel, Trompette 2 : Baptiste Magnin, Trompette 3 : Louis Bussière, Cornet 1 : Sylvain Moutot, Cornet 2 : Germain Leguy, Trombone 1 : Victor Bailly, Trombone 2 : Laurent Montaudoin, Trombone 3 : Céline Felden, Tuba : Célestin Chemineau, Timbales : Louise Jegou, Percussion 1 : Simon Journet, Percussion 2 : Clément Waquet, Percussion 3 : Nicolas Marco, Harpe 1 : Amalia Carrière, Harpe 2 : Katia Vassor, Violons 1 : Ida Zurfluh, Enmanuel Maestre Noriega, Laurane Petin, Marin Bacry, Etienne Bideau, Maud Muller, Chia-Yu Ni, Robin Magny, Sandra Caldentey-Soriano, Léontine Pâques, Violons 2 : Juliette Shenton, Anna Schneegans, Gisèle Schneider, Nephi Josue Burgos Verduga, Rina Kitagawa, Colline Ferrier, Thomas Quarré, Altos : Manon Steffann, Sven Boyny, Tom Ali-Hassan, Eléonore Cawdrey, Silvia Comin, Mayana Sanchez, Violoncelles : Octave Diaz, Lison Scherrer, Leila Saurel, Paola Bodin, Freddy Anderson Goya Pazmiño, Eugène Pâques, Contrebasses : Jérémy Lirola, Jean-Pierre Alliaume, Frank Van Lamsweerde, Jean-Yves Benichou.
Montage vidéo : Zoé Khan-Thibeault.
Genèse de l’œuvre
« Vous ne savez peut-être pas que j’étais promis à la belle carrière de marin, et que seuls les hasards de l’existence m’ont fait bifurquer. Néanmoins j’ai conservé une passion sincère pour Elle. Vous me direz à cela que l’Océan ne baigne pas précisément les coteaux bourguignons… ! […] Mais j’ai d’innombrables souvenirs ; cela vaut mieux en mon sens, qu’une réalité dont le charme pèse généralement trop lourd sur votre pensée.»
Commentaire de Claude Debussy à André Messager, septembre 1903 (Claude Debussy, F. Lesure, éditions Fayard, 2003, p. 245).
Debussy a toujours eu un attrait particulier pour la mer et l’océan, depuis qu’enfant il a découvert les lumières de la Méditerranée chez sa tante à Cannes. Mais c’est la Manche et l’océan Atlantique qu’il aime par-dessus tout. Pourtant, il passe effectivement l’été en Bourgogne quand il entreprend de composer La Mer. Et, chose rare, il ne met que… un an et demi pour achever cet ensemble de trois « esquisses symphoniques ». C’est très peu en comparaison par exemple avec les sept années qui lui sont nécessaires pour composer ses cahiers d’Images. Claude Debussy est alors devenu un artiste reconnu, qui fait référence dans le monde musical. Il est également un critique important. En janvier de cette même année 1903, il a été nommé chevalier de la Légion d’honneur.
Entre 1903 et 1905, Debussy connaît un grand bouleversement affectif : alors qu’il est marié à Rosalie Texier, il tombe éperdument amoureux d’Emma Bardac, elle-même mariée. En 1904, ils décident de s’enfuir ensemble sur l’île de Jersey. En 1905, les deux amants obtiennent chacun le divorce et, le 30 octobre, une petite fille naît de cette nouvelle union, Claude-Emma. Le même mois est créée La Mer, exécutée le 15 octobre par les Concerts Lamoureux. Une fois encore, et malgré les succès antérieurs de Debussy, la plupart des critiques se méprennent sur l’œuvre et l’accueillent plus que froidement. On trouve malgré tout quelques commentaires clairvoyants comme ceux de Marnold qui parle de polyphonie prestigieuse, de pages où l’on croit côtoyer des abîmes et discerner jusqu’au fond de l’espace et d’un orchestre aux sonorités insoupçonnables.
Source : Philharmonie de Paris - Lire l'article complet