L’Académie supérieure de musique de Strasbourg–HEAR offre quelque dix départements et plus de quarante dominantes musicales. Certaines se distinguent par leur rareté : ondes Martenot, cymbalum ou pianoforte, ces instruments constituent une véritable richesse dans l’offre proposée aux étudiants.

“Quand certains instruments attirent une trentaine de candidats au concours d’entrée, comme le violon, d’autres instruments comptent parfois un étudiant par promotion”, explique Gilles Oltz, conseiller aux études supérieures musicales à l’Académie supérieure de musique–HEAR. En effet, parmi les mastodontes de l’offre musicale — flûte, piano, percussion, etc. —, l’on trouve des instruments plus rares comme le cymbalum, le pianoforte ou les ondes Martenot.

Pourquoi une telle rareté de ces instrumentistes dans ces disciplines ? Gilles Oltz a plusieurs explications : “certains instruments comme le cor sont extrêmement difficiles à maîtriser, cela peut freiner des vocations”. Le conseiller voit aussi le répertoire d’un instrument comme un point important. “Il y a des instruments où le répertoire n’est pas très étoffé. Pour d’autres, c’est la place qui est accordée à l’instrument dans un orchestre (ndlr: moins sur le devant de la scène, par exemple) qui peut faire défaut.”

Orchestre philharmonique de Berlin

Pourtant, Gilles Oltz voit dans ces instruments rares une véritable force pour l’Académie supérieure de musique–HEAR. “Notre classe de cymbalum est unique en Europe occidentale. L’une de nos étudiantes cymbalistes est déjà très demandée. Elle joue parfois pour l’Orchestre philharmonique de Berlin”, poursuit-il.

Au lieu de se lancer dans un DNSPM (ndlr: Diplôme National Supérieur Professionnel de Musicien) de cor ou de fagott, les étudiants peuvent choisir ces instruments singuliers en discipline complémentaire. “Les percussionnistes peuvent par exemple étudier une heure par semaine le cymbalum, qui fait partie de la dominante ‘Percussion'”, explique Gilles Oltz. Il est également possible de commencer un diplôme d’un instrument moderne, puis enchaîner avec sa version baroque.

Pour conclure, le conseiller aux études supérieures musicales insiste sur l’interdisciplinarité : “c’est extrêmement enrichissant pour un musicien de sortir de l’étude de son instrument principal, même si ce n’est qu’une heure par semaine, pour découvrir une autre discipline, parfois rare”.


La liste des dominantes musicales à l'Académie supérieure de musique-HEAR