La quatrième année de Didactique visuelle amorce la mise en situation dans la vie professionnelle. Les étudiants de l’atelier sont engagés à travailler sur un sujet commun, en lien avec des experts. Il y a deux ans, c’est le thème du visage qui a été choisi et qui a donné un lieu à des réalisations aussi différentes que passionnantes. Petit retour sur ce sujet fascinant.

C’est l’histoire d’une collaboration entre les enseignants et les étudiants de l’atelier de Didactique visuelle et du Master d’Histoire de l’art, de l’architecture et du patrimoine de l’Université de Strasbourg. Amenés dans leur vie professionnelle future à travailler en équipe, les étudiants de la HEAR peuvent expérimenter, via ce projet, une démarche collaborative. Lors de l’année scolaire 2016/2017, c’est le thème du visage qui a été retenu par l’équipe pédagogique, dans le cadre du programme de recherche Didactique tangible. “On essaye à chaque fois de trouver un sujet qui colle à l’actualité”, explique Olivier Poncer, responsable de l’atelier de Didactique visuelle “celui-ci abordait en particulier les questions liées à l’histoire du racisme et tous les débats touchant à ces questions.”

Chaque étudiant s’est associé à un expert : l’atelier est allé toquer aux portes du Muséum national d’histoire naturelle / Musée de l’Homme, de la Division police technique – Direction régionale de la police judiciaire Grand-Est – Strasbourg, du Fonds de collection de l’École nationale supérieure des beaux-arts, du Cabinet des estampes et des dessins de Strasbourg, du Docteur François Sellal, neurologue à Colmar au sein de l’hôpital Louis Pasteur et du Groupe de recherche « Cognition, Perception et Usage » au LIMSI-CNRS. Autant de champs disciplinaires que les étudiants ont investis individuellement ou par groupe associant, pour certains, des tandems étudiants de Didactique visuelle et d’Histoire de l’art, selon leurs propres motivations et les points de vue qu’ils souhaitaient développer.

Portrait-robot, émotions et neurologie

Découvrir les étapes de création d’un portrait-robot ; capter l’émotion des visages en confrontant les personnes à des phrases suggérant des réactions de tristesse, de joie, de colère, de peur ou de surprise ; pénétrer dans une société dans laquelle les humains ont recours à de la chirurgie esthétique extrême qui fixerait les traits de leur visage comme un masque impassible sans trace d’une quelconque émotion ; analyser des portraits du patrimoine artistique du point de vue du neurologue, etc. Le visage étudié, décortiqué, analysé véritablement sous tous ses angles ! “Il en est ressorti cette année-là beaucoup de vidéos… du documentaire, au film d’animation, au film d’auteur, etc.” avec l’appui pédagogique précieux de Charlie Chabrier [ndlr : atelier Vidéo et son]. “Pour ce cru, la vidéo a été le média de prédilection”, poursuit Olivier Poncer, “seule une étudiante a choisi la publication imprimée”. En plus de leur production, chaque étudiant développe des notions clés, théoriques, historiques et anthropologiques, qui font écho dans les productions de chacun.

Cette production est un avant-goût de leur diplôme de fin d’études : chaque étudiant doit en effet développer un projet, attaché à un terrain, en relation avec un ou plusieurs experts garants de la conformité des informations traitées.

Visuel 1 : Extrait de Mots de têtes : Exercices de descriptions faciales à l’épreuve des dessinateurs d’Alice Noulin
Visuel 2 : Les étudiants dans les réserves du Muséum national d’histoire naturelle / Musée de l’Homme
Visuel 3 : Découverte de la portée des bustes au Muséum national d’histoire naturelle / Musée de l’Homme.


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(mis en ligne le 08. 03. 2018)